Les coulisses de l’émission 1 du meilleur pâtissier Saison 3
« Brut de chocolat »
Cho Ka Ka O… !
C’est parti pour 3 jours de tournage non-stop, consacrés à la première émission de cette nouvelle saison. On commence avec un domaine très technique de la pâtisserie : le chocolat!
La barre est haute dès le départ et nous prenons tous conscience du niveau d’exigence demandé cette année par la production. Les recettes vont être difficiles, et je comprends véritablement à ce moment-là que nous n’aurons pas le droit à l’erreur.
Il va falloir gérer les caméras, les journalistes, le temps, le lieu, les ustensiles, le four, le stress, les émotions, le chocolat… tout quoi! 🙂
Jour 1 : Hôtel Le Chêne Pendragon – 6h du matin
Je suis réveillée depuis un bon moment, tellement je suis impatiente de démarrer ce tournage. Je n’ai presque pas dormi, mais je ne suis pas fatiguée. L’euphorie me sert de vitamine C! Je me prépare vite fait mais bien fait, car le maquillage et la coiffure du matin dans ma salle de bain devront tenir toute la journée! Contrairement aux idées reçues, nous n’avons pas de « coiffeuse-maquilleuse » pour nous sur le plateau. C’est un privilège réservé à Faustine, Cyril et Mercotte 😉
Je retrouve tous mes copains-pâtissiers au petit déj’ de l’hôtel. Nous formons une belle tablée. Nos estomacs sont noués, mais rapidement notre Nounou trouve les mots pour nous détendre. Un thé et un croissant vite engloutis, et nous voilà à bord de notre camionette, direction le Château de Groussay à 20 min de l’hôtel. L’ambiance est super bonne, notre Nounou nous a concotés une belle playlist qu’elle nous passe le matin en voiture pour nous filer la patate!
Jour 1 : Plateau de tournage – 7h30
Nous arrivons au Château. Direction notre « loge », un petit salon joliment décoré qui nous sert de pièce de repos, d’équipement micro, de vestiaire, de salle de jeu… bref, notre petit coin à nous. Nous sommes très vite équipés en micro par Aurélien et Gilles, qui choisissent la couleur du micro-cravate en fonction de nos vêtements. Le boîtier dans ma poche arrière me gêne un peu, mais je pense que c’est une habitude à prendre! Nous faisons la connaissance de Sabri, le directeur de plateau, qui gère tous les cadreurs, toutes les caméras et surtout le timing! Avec son micro-casque vissé H24 sur la tête, c’est lui le maître du temps!
Nous démarrons très vite par les plans extérieurs d’entrée dans la tente. Nous partons de la loge, jusqu’au bas des escaliers et nous refaisons la prise 3 fois! Les herbes hautes sont mouillées par la rosée : au premier aller-retour, nous avons les pieds trempés! 🙂 Bien qu’il fasse très froid le matin (4°C), nous sortons en t-shirts et petits pulls, car nous devons être raccords avec les plans tournés dans la tente. On ne peut pas entrer en anorak et être filmés en débardeur à l’intérieur! 😉
Nous tournons ensuite les « plans de coupe », c’est-à-dire les images que vous voyez lorsque l’on écoute Faustine, Cyril et Mercotte sans bouger ou encore lorsque l’on se lave les mains et met nos tabliers. Sabri nous donne ensuite un faux-départ pour tourner les images du démarrage d’épreuve : on fait semblant de sortir des casseroles et des ustensiles que l’on range immédiatement après. Place ensuite aux plans de Faustine, Cyril et Mercotte lorsqu’ils présentent l’épreuve. Il est 9h30. Toutes ces images ont pris du temps!
Jour 1 : 9h45 – L’épreuve signature, la Forêt Noire revisitée
Cyril dévoile le sujet du jour : nous devons revisiter la Forêt Noire! Heureusement, je connais bien ce gâteau venu tout droit d’Allemagne, que j’ai eu l’occasion de déguster là-bas durant mon enfance.
Je choisis de lui donner un air plus contemporain sous forme de macaron, avec une crème légère au kirsch et une compotée de griottes à la fève tonka (découvrez ma recette ici). Je connais ma recette sur le bout des doigts, je note simplement mes quantités sur un petit papier que je peux cacher sous mon plan de travail.
Faustine annonce le chrono : nous avons 2h, pas plus! Et c’est vrai. Le timing annoncé est respecté. J’optimise donc mon temps façon « poupée russe »! Je grapille la moindre minute en réalisant plusieurs préparations en simultané. Pendant que la coque de macaron cuit d’un côté, la compotée est sur le feu en même temps que la crème pâtissière.
Je me mets dans une bulle pour rester concentrée. Nous sommes facilement destabilisés par la pression
de l’épreuve, la présence des caméras, le matériel qu’on ne connaît pas, l’idée que des millions de personnes auront les yeux rivés sur nos faits et gestes… et par les questions constantes des journalistes! Et oui, à l’écran, lorsqu’on parle, on ne parle pas seul! Nous avons chacun un cadreur et une journaliste qui nous demande sans arrêt de parler. C’est très déstabilisant, surtout lorsqu’on fait ses pesées : c’est très facile de se tromper! Je suis très émue lorsque j’ouvre la porte de mon frigo pour la première fois, en voyant les photos de mes proches collées sur la porte… Je me dis que je ne dois pas les décevoir! Je verse ma petite larme que je parviens à cacher aux cadreurs! 😉
Je réussis à boucler ma recette bien dans les temps. Je finis en avance, mais cela ne m’empêche pas de trembler lorsque je dresse les 4 lignes de chocolat blanc sur mon macaron en finition! 😉
À la fin de l’épreuve, nous faisons notre vaisselle et rangeons nos plans de travail. Nous tournons aussi toutes les images de nos desserts : les travellings (lorsque je suis assise en train de regarder mon macaron) et les beauty (les images du macaron en gros plan sur une plaque tournante). Direction ensuite la pause déjeuner où nous mangeons au catering du château en vitesse. Nous avons notre table à côté de tout le staff du tournage, techniciens, réalisateur, producteur, cadreurs, Cyril, Mercotte… Les plats sous forme de buffet sont excellents et variés, ils sont préparés par un traiteur. On ne traîne pas, à 14h c’est l’heure de la dégustation!
Jour 1 : 14h – Dégustation de nos Forêts Noires revisitées
De retour dans la tente, Cyril, Mercotte et Faustine passent tour à tour aux plans de travail de chacun pour goûter nos créations. Nous sommes 11 : la dégustation est interminable! Surtout lorsque l’on passe vers la fin! 😉 La dégustation est impressionnante! On ne sait jamais ce que Cyril et Mercotte pensent! Et ils savent faire durer le suspense! Ouf! Je suis soulagée… le jury est conquis! Et nous arrivons à goûter rapido les créations de chacun discrétos!
Jour 1 : 16h – L’épreuve technique de Mercotte, La Sachertorte
Après 20 min de pause en extérieur pour tourner quelques images de « scènes de vie », nous retournons sous la tente pour découvrir l’épreuve surprise de Mercotte. Les ingrédients sur nos plans de travail nous amusent : nous essayons de deviner le sujet, mais impossible d’y arriver!
Comme pour un examen, on nous distribue les sujets, feuille retournée. Au top, c’est parti pour l’épreuve etl’angoisse!
L’épreuve technique est vraiment difficile, car ce n’est pas évident de réaliser un dessert sans avoir une idée du résultat final. Nous n’avons pas de photo ou de croquis qui pourraient nous orienter. Qui plus est, la recette comporte des oublis volontaires de Mercotte! (Alzheimer, quand tu nous tiens!…
J’essaie de m’en sortir tant bien que mal… Même si je ne suis pas satisfaite de ma Sachertorte, je suis déjà heureuse de proposer quelque chose au jury!
Après une courte pause en extérieur, place à la dégustation à l’aveugle. Cyril et Mercotte ne savent absolument pas qui a réalisé chaque dessert, c’est véridique! Ils goûtent tour à tour les 11 Sachertortes. Au bout de 4, ils n’en peuvent déjà plus, cela nous fait tous bien rire! Nous finissons tard. Il fait nuit à la fin de la dégustation : il est 22h30. Et la journée n’est pas finie! Nous goûtons les Sachertortes. Je teste une réussie et une moins réussie pour me faire une idée de la différence de goût avec les mêmes ingrédients : c’est impressionnant!
Certains d’entre nous partent dîner au catering, pendant que les autres vont tourner les interviews de fin de journée (et inversement). Il s’agit des images que vous voyez lorsque l’on revient sur nos épreuves. Pas facile d’avoir les yeux en face des trous pour répondre aux questions après une telle journée! Je me dis qu’à l’écran, nous aurons tous des têtes de zombies 😉 La journée se termine. Nous rentrons à l’hôtel : il est 1h30 du matin. Je file au lit pour recharger au mieux mes batteries. Demain, l’épreuve créative nous attend, on se lève à 6h!
Jour 2 : 6h – L’épreuve créative de la Sphère Chocolat
Une nouvelle journée commence. Pas de fatigue malgré la petite nuit. L’adrénaline me booste. Petit déj’ – camion – château – loge – micros. Comme la veille, nous tournons les plans d’entrée dans la tente, habillés avec les mêmes vêtements.
Il est 9h30, Faustine nous annonce le sujet et nous présente l’invité : Frédéric Bau, alias Monsieur Chocolat de chez Valrhona! J’ai des étoiles plein les yeux mais la pression monte… Est-ce que je serai à la hauteur de ce grand Chef?!
C’est parti pour 3h. Je me concentre bien dans ma bulle et je mets de côté mes appréhensions. Malgré tout, je m’emmêle les pinceaux avec les courbes de tempérage du chocolat et je confonds la température de fonte du chocolat noir avec celle du chocolat au lait! Mercotte me réoriente et je refais mon tempérage pour avoir un beau et bon chocolat.
L’épreuve se termine. Je fais une jolie déco rapido avec les fleurs du jour et des grains de café piochés dans le décor.
Jour 2 : 15h – Dégustation de la Sphère Chocolat
Après la vaisselle, le tournage des travellings et la pause déjeuner, c’est l’heure de la dégustation! J’ouvre le bal… aïe, aïe, aïe! Frédéric Bau est exigeant, mais d’une gentillesse extrême et d’un humour de haute voltige! Le visuel leur plaît, le goût aussi, mais ils auraient préféré une boule de génoise imbibée à la place du baba (découvrez ma recette ici).
Les dégustations s’enchaînent. Je goûte par-ci par-là les sphères de chacun, armée de ma cuillère. Le passage d’Antoine met une sacrée ambiance sur le plateau! Nous partons tous dans un énorme fou rire avec les commentaires de Frédéric Bau! J’en pleure même à l’image!
Nous prenons une pause dans le parc pendant que le jury délibère pour le classement final, avant de tous nous installer sur les tabourets dans la tente. L’un d’entre nous va partir… ça fait bizarre. En trois jours de vie commune, les liens sont déjà très forts. Le jury hésite entre Julien et moi pour décerner le titre de pâtissier de la semaine, et c’est finalement mon Juju qui l’obtient. Je suis ravie pour lui, c’est très mérité et ce n’est que partie remise pour moi! (…enfin, je l’espère!)
Malheureusement, Antoine nous quitte. Cela nous rend tous tristes, mais on sait qu’on se reverra quoi qu’il arrive.
Il est 19h. Nous partons dîner en alternant avec les séances d’interviews, comme la veille. Ce soir, nous allons pouvoir nous coucher tôt et décompresser! La première émission est passée et nous tournerons la Masterclass de Frédéric Bau demain. Il est 22h30 lorsque nous arrivons à l’hôtel. Une petite grasse mat’ en perspective?
Jour 3 : 9h- Le tournage de la Masterclass de Frédéric Bau
Nous sommes sur le plateau à 9h. Nous avons pu dormir un peu plus! Nous sommes tous hyper impatients d’assister à un cours de 3h sur le chocolat avec Frédéric Bau. Dans une ambiance super détendue, il nous apprend ses tours de main, revient sur nos erreurs et nous fait la démonstration de son savoir-faire hors norme. Il réalise une Sphère Chocolat à sa façon. Nous dégustons : c’est orgasmique! Anne-So le pense tout haut avant moi! J’en ai des frissons tellement c’est bon et parfaitement maîtrisé!
Jour 3 : 14h- Le tournage de la 2e partie de soirée « À vos Fourneaux »
Après la pause déjeuner, certains d’entre nous partent tourner des scènes pour la 2e partie de soirée « À vos fourneaux ». Des tournages totalement décalés, à prendre au second degré, et durant lesquels on se marre vraiment bien! C’est parfois très long, il faut être patient, refaire les prises jusqu’à ce qu’on ait LA bonne image. On se prend vite au jeu! Je profite de chaque moment à fond en me disant que tout peut s’arrêter d’un coup si je suis éliminée! Nous terminons la journée avec une soirée-apéro tranquille au château. Ce week-end, c’est repos à l’hôtel!