Les coulisses de l’émission 4 du meilleur pâtissier Saison 3
« Les gâteaux de l’enfance »
C’est pas de la tarte!
Nouvelle semaine. Nouvelles épreuves.
Armée de mon tablier bleu, je suis prête à affronter toutes les revisites, les vieilleries oubliées et à exprimer ma créativité! Oui mais parfois, c’est plus simple à dire qu’à faire! Le niveau s’élève. Les exigences augmentent. Comme dirait Paco « Aïe, aïe, aïe! »
C’est sur le thème des Gâteaux de l’enfance que nous allons être évalués. Au menu du classique revisité : la Tarte aux Fraises (chouette, ça m’inspire!). Pour la technique de Mercotte, un gâteau oublié qui ne l’était pas pour rien : le Compiègne et en épreuve créative : le monument en biscuit.
Il va y avoir du sport! Mais en même temps, on va bien s’amuser! En route pour la cour de récré du Meilleur Pâtissier…
Jour 1 : Plateau de tournage 7h30
Le groupe se réduit. Nous ne sommes plus que 8 pâtissiers encore en lice. Les plans de travail disparaissent petit à petit sous la tente… On est moins à l’étroit, on a un peu plus d’affaires, les dégustations vont un peu plus vite, mais les autres pâtissiers nous manquent! Dans tous les cas, chaque nouvelle semaine est un pur bonheur. J’en profite à fond en me disant que chaque jour de plus passé ici est pris et que tout peut s’arrêter à n’importe quel moment. Le vieil adage Carpe Diem n’aura jamais autant pris tout son sens.
Jour 1 : 9h45 – L’épreuve signature, la Tarte aux Fraises revisitée
La semaine démarre en beauté. Un tableau d’écolier est installé sous la tente. Devant les caméras, Faustine le retourne et nous découvrons de vieilles photos de nous tous petits! Même si la production nous avait demandés longtemps avant plein de photos, c’est une vraie surprise de les voir! Ils ont choisi pour moi une photo de mes 2-3 ans avec une glace qui dégouline de partout… bon ça, c’est fait! 😉 En tous cas, ils savent bien y faire pour nous donner la larme à l’oeil!
Aujourd’hui, nous allons revisiter la Tarte aux Fraises. C’est un sujet qui m’inspire beaucoup, comme tous les desserts simples du genre tarte aux pommes, tarte au citron… ça me donne plein d’idées!
C’est le moment de se faire plaisir et de jouer à fond avec le sujet. Pour moi, une tarte aux fraises revisitée ne doit pas ressembler à une tarte. Je choisis donc de réaliser une version en glace italienne (et oui, ma photo d’enfance m’a inspirée!!). Mais attention, il n’y a pas de glace! C’est un trompe-l’oeil (on est bien sur le thème de l’enfance, non? Alors on joue!). Je pars sur une pâte à gaufrettes à la vanille pour mon cornet, que je garnis de fraises fraîches, de morceaux de fraises Tagada pour bien rappeler l’enfance et de crème légère à la vanille. Je fais plusieurs étages et je termine par une chantilly bicolore blanche et rose à la fraise Tagada pour conserver la forme de la glace italienne. (Ma recette est dispo ici).
L’épreuve se passe bien. Je m’éclate à faire mes cornets au gaufrier. Je trouve ça trop top. Je n’en n’avais jamais fait! C’est le genre de machine qui serait bien sous le sapin à Noël… (message subliminal passé, ni vu ni connu). La dégustation arrive. Je suis confiante devant le jury, car je présente une vraie revisite et qui plus est, parfaitement en accord avec le thème de l’enfance. Les fondamentaux sont là : la pâte, la crème et bien-sûr les fraises. L’idée plait énormément. Mais à la dégustation, Cyril et Mercotte trouvent hélas qu’il y a trop de crème et pas assez de fraises fraîches ! Je ne suis pas d’accord avec le côté trop sucré de Mercotte, car j’ai bien fait attention à mon taux de sucre justement. Mes crèmes légères et chantilly sont très peu sucrées pour compenser les petits bouts de fraises Tagada. Il y a même une pointe de citron vert pour l’acidité… Bref, je trouve les remarques du jury pertinentes, mais un peu excessives pour me placer dans le flop 3. (Non, non, je ne fais pas la gueule… quoique si. Un ptit peu…) Je me console avec les cadreurs sur le plateau qui dévorent les restes de mon dessert en douce entre deux dégustations.
Standing ovation pour Paco qui réalise une revisite exceptionnellement bonne, tout comme celle d’Abdel, fraîche et acidulée comme j’aime.
Jour 1 : 16h – L’épreuve technique de Mercotte, Le Compiègne
L’après-midi, je ronge encore un peu mon frein… mais je me recentre vite sur la nouvelle épreuve de Mercotte : Le Compiègne. Encore une belle trouvaille! (NDLR : ne jamais le refaire). Ce machin a été créé en 1810 par Antonin Carême, en l’honneur du mariage de Napoléon 1er avec Marie-Louise d’Autriche. Je vous laisse imaginer la gueule du mariage avec un Compiègne comme wedding cake… 😉
200 ans plus tôt, ils auraient eu Lully comme DJ.
Bref. Pour le faire, nous devons réaliser en un tout petit temps très court – 2h30 – une pâte levée (genre pâte à baba), imbibée d’un sirop au rhum, dans laquelle viennent s’insérer des tranches d’ananas rôties, le tout garni de FRUITS CONFITS. Autant vous dire que j’aurais préféré me faire une p’tite Pina Colada avec le rhum et l’ananas…
Je réalise ce dessert du fond des cavernes tant bien que mal… Et plutôt mal. Je présente une sorte de pain spongieux au rhum… Bon. C’est à revoir! (Ou pas! )
Jour 2 : 9h30 – L’épreuve créative du Monument en biscuits
Ce matin là, je suis d’humeur émotive. Je compte sur l’épreuve créative pour me sauver et en même temps, je pense très fort à mon mari qui commence à me manquer au bout de 4 semaines.
À l’heure H du début d’épreuve, nous sommes tous les deux synchro : il est en train de passer son CAP de boulanger. J’ai le cœur qui me remonte sous la gorge, j’ai les yeux tous mouillés.
Raison de plus pour me donner à fond! Le challenge du monument en biscuits est à relever :
- 30°C sous la tente au petit matin #effetdeserre
- 150 biscuits minimum
- 1 sorte de biscuit autorisée
- au moins 40 cm de haut
- 3h d’épreuve
- du gourmang
- du croquang
Noémie Honiat, championne de France du dessert en 2011 et deux fois finalistes de Top Chef nous fait le plaisir d’être là. Autant dire que ça va envoyer du lourd!
Je réalise pour cette épreuve une Tour Génoise en Biscuits Corses. Plus précisément, la Tour de l’Osse, située dans le Cap Corse. Durant toute mon aventure du Meilleur Pâtissier, j’ai toujours choisi de raconter mon histoire dans mes créations. Chaque recette a un sens. Ici, je fais référence à ma nouvelle vie qui prend forme à ce moment là : mon changement de vie en Corse. Durant l’épreuve, le déménagement pour Bastia est en cours, les papiers pour ma formation au CAP de Pâtissier à la rentrée de septembre à Furiani sont envoyés… bref en construisant ma Tour Génoise en biscuits, j’écris une nouvelle page de ma vie. (Vous comprenez encore mon humeur émotive!!)
Pour cette recette, je réalise exactement 256 biscuits sablés. J’ai inventé pour l’occasion un biscuit aux saveurs corses, avec de la farine de châtaigne, de la poudre de noisette et des zestes de clémentine corse.
La température sous la tente est insoutenable. Il fait 40°C. Durant 3h, 8 fours tournent à blinde non stop! Je perds 15L d’eau et mon t-shirt rouge déteint sur ma peau.
15h. Un coup d’eau sur les tempes et c’est parti pour la dégustation. Noémie, Mercotte et Cyril apprécient mon travail et le goût de mes biscuits. C’est carton plein. Trop bien!!! Anne So réalise une superbe interprétation de Big Ben qui nous a tous coupé le souffle. C’était juste sublime. La tour a même fini en déco sous la tente pour l’émission suivante! Coup de coeur aussi pour les biscuits à la Fève Tonka de Juju, qui étaient juste trop bons. D’ailleurs quand on sort de la tente, si vous regardez bien, nous avons les poches pleines! On a chargé nos tabliers!!
Big Ben sonne l’heure des nominations. Je sais à ce moment là que la semaine a été difficile, mais que je ne suis pas en danger. Je suis par contre convaincue de perdre mon tablier bleu… Je suis heureuse de le céder à Anne So qui a fait une très jolie semaine. Et c’est encore une fille qui l’a! Filles contre garçons, cette fois c’est égalité – 2 partout- la balle au centre.
Nous apprenons aussi le départ de notre jolie Fafa. Elle n’a malheureusement pas eu de chance cette semaine. Sa bonne humeur et sa joie de vivre vont nous manquer. Mais elle n’est pas loin, Fafa va rester très présente à nos côtés par téléphone et en nous rendant quelques visites à l’hôtel la semaine suivante.
Jour 3 : 9h – Le tournage de la Masterclass de Noémie Honiat
DÉ-COM-PRE-SSION. Ah que j’aime ces journées où on dort bien et où la pression redescend! Noémie Honiat nous a réservé une chouette Masterclass pleine d’ingéniosité sur le thème du monument en biscuits. Elle choisit de réaliser le Taj Mahal en pâte à cigarettes. Avec elle, on fait le plein d’astuces! On passe vraiment une super matinée à ses côtés. Noémie est extra, pétillante et passionnée. Une très jolie rencontre!
L’épreuve se termine. Tout est bien qui finit bien. Je réussis à la faire dans les temps. Nous partons pour la pause déjeuner avant de tourner les scènes de la dégustation. Je suis un peu inquiète de laisser ma Tour Génoise sans surveillance. Elle est assez fragile et qui plus est, les pas sur le plancher de la tente font trembler les plans de travail au point de perturber la tare de nos pesées. Autant vous dire que j’ai peur.
En plein déjeuner au catering (la cantine), le talkie walkie de notre Nounou s’affole : « La Tour en biscuit d’Emilie est tombée. Elle doit vite la réparer. On tourne dans 20 min ». Mon sang ne fait qu’un tour et en mode pilote automatique, je ramasse les morceaux au sol et récupère ce qui est encore présentable. Walter, un technicien adorable vient m’apporter son soutien pour me rebooster et à deux nous recollons les morceaux à la glace royale pour que le séisme ne se voit pas. Au final, la Tour a perdu un étage et pas mal de pierres, mais ouf, mon monument peut être présenté.
Jour 4 : 10h – Le tournage des Roses des Sables d’Abdel
Suite du tournage du remake du « Dîner Presque Parfait » avec mes deux acolytes Binbin et Abdel. À trois, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre! On n’est vraiment pas sortables!!! 🙂
Cette fois, c’est dans la « cuisine » d’Abdel que nous avons tourné la séquence des Roses des Sables au chocolat blanc. Endroit mythique. La production avait pourtant descendu son frigo-congélo en bas du champ, en plein dans les herbes hautes, en plein cagniard! Cette cuisine totalement décalée et absurde m’a d’emblée conquise, surtout lorsqu’Abdel met ses Roses des Sables à figer gentillement dans son congélateur sans fil 🙂
Malgré une violente crise de rhume des foins dans les hautes herbes, j’ai réussi à tourner ces quelques scènes de bonheur. Bon le coup du chocolat blanc… C’est fait. En revanche, les yeux qui piquent et mon teint rouge, c’est le rhume des foins. Si, si, je vous jure!